Sixième employeur privé en France, le secteur de l’hôtellerie-restauration expose ses effectifs à des risques physiques, chimiques et psychologiques. Avec une moyenne de 54 jours d’arrêt par accident du travail et 239 jours d’arrêt par maladie professionnelle dans la restauration traditionnelle (chiffres de l’INRS, mis à jour le 28/10/2021), le taux d’absentéisme est l’une des difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises et qui s’ajoute à celles du recrutement et de fidélisation des employés du secteur. Face à cette réalité, la mise en œuvre d’une politique de prévention est essentielle pour combattre les risques professionnels à la source afin d’assurer et de protéger la santé physique et mentale des salariés.
Tel que l’indiquent l’article L4121-1 du Code du travail, ainsi que les articles suivants, il revient à l’employeur de prendre les précautions nécessaires en fonction de la nature des activités de son établissement. Parmi ces précautions, se trouve le port d’équipements de protection individuelle, également appelé EPI.
Qu’est-ce qu’un équipement de protection individuelle et comment le choisir ? Dans cet article, après avoir proposé une définition, nous nous pencherons sur les différentes catégories d’EPI dont celles applicables au secteur de l’hôtellerie-restauration.
Qu’est-ce que les EPI ?
Les équipements de protection individuelle ou EPI « sont des dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa sécurité ainsi que sa santé. » (Article R233-83-3 du Code du travail)
Ils englobent de nombreux équipements, dont les gants, les lunettes, les casques, les chaussures ou encore les vêtements de protection. Contrairement aux vêtements de travail, qui véhiculent une image de l’entreprise à laquelle appartient l’employé et répondent à des besoins pratiques propres au métier, les vêtements de protection répondent à des normes précises qui ont pour but de protéger le personnel des dangers liés à son travail.
Les catégories d’EPI
Selon la réglementation européenne entrée en vigueur en 2018, les équipements de protection individuelle sont classés selon trois niveaux de protection qui répondent à des normes spécifiques à chaque risque.
- Les EPI de catégorie ou classe I couvrent les risques mineurs, à savoir :
– des lésions mécaniques superficielles ;
– le contact avec des produits de nettoyage à faible action ou le contact prolongé avec de l’eau ;
– le contact avec des surfaces chaudes ne dépassant pas 50 °C ;
– les lésions oculaires dues à l’exposition à la lumière du soleil (autres que lors de l’observation du soleil) ;
– des conditions atmosphériques qui ne sont pas de nature extrême.
- Les EPI de catégorie ou classe II couvrent les risques autres que ceux repris dans les catégories I et III, à savoir des risques importants pouvant entraîner des lésions graves.
- Les EPI de catégorie ou classe III couvrent les risques susceptibles d’entraîner des conséquences très graves telles des lésions irréversibles ou la mort. Ils sont liés aux éléments suivants :
– substances et mélanges dangereux pour la santé ;
– atmosphères présentant un déficit en oxygène ;
– agents biologiques nocifs ;
– rayonnements ionisants ;
– environnements à haute température dont les conséquences sont comparables à celles d’une température de l’air d’au moins 100 °C ;
– environnements à basse température dont les conséquences sont comparables à celles d’une température de l’air de -50 °C ou moins ;
– chutes de hauteur ;
– choc électrique et travail sous tension ;
– noyade ;
– coupures provoquées par des tronçonneuses tenues à la main ;
– jets à haute pression ;
– blessures par balle ou coups de couteau ;
– bruit nuisible.
Chaque catégorie d’EPI est associée à une procédure de certification afin de garantir la fiabilité des produits. Alors que la classe I est soumise à un auto-certification du fabricant, l’évaluation est plus contraignante pour les classes II et III qui nécessitent l’examen d’un organisme tiers.